Le travailleur handicapé a-t-il sa place en milieu ordinaire ?

travailleur handicapé

Cette semaine étant consacrée à l’emploi des personnes handicapées, voici un article à ce sujet !travailleur handicapé 2

Qui sont les travailleurs handicapés ?

Je parle régulièrement des personnes que j’accompagne dans mon métier d’éducatrice spécialisée qui ont pour la plupart un handicap de naissance (trisomie 21, autisme, malades psychique…), biensûr ils sont concernés et éprouvent les mêmes difficultés que les autres personnes devenues handicapées suite à un accident, une maladie… Le travailleur handicapé a obtenu ce statut suite à une décision de la CDAPH. Il a des droits comme toute autre personne.

Quelles sont les lois en faveur du travailleur handicapé ?

La loi du 10 juillet 1987 oblige les entreprises de 20 salariés et plus à employer des travailleurs handicapés dans la proportion de 6% de leurs effectifs. Cette loi est la première à imposer une contrepartie financière pour les établissements qui ne remplissent pas leur quota de travailleurs handicapés. Cette amende est versée à l’Agefiph (Association de la Gestion du Fonds pour l’insertion des travailleurs handicapés). Malheureusement, les entreprises préfèrent parfois payer cette amende plutôt que d’embaucher un travailleur handicapé. C’est pourquoi l’amende a été réévaluée à la hausse soit de 400 à 600 fois le SMIC horaire. Cet argent permet à l’Agefiph d’aider financièrement des employeurs qui souhaiteraient embaucher des travailleurs handicapés.

Pour s’acquitter de l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés, les entreprises ont plusieurs possibilités :

  • employer directement des personnes handicapées
  • ou indirectement en passant des contrats de sous-traitance avec des ateliers protégés, ESAT…

  • ou en accueillant des personnes handicapées dans le cadre d’un stage ou d’une formation professionnelle.

A savoir, la loi de 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » vient réaffirmer cette obligation d’emploi. Cette loi insiste sur l’accessibilité dans tous les domaines de la vie sociale.

Mais, le travailleur handicapé a-t-il sa place en milieu ordinaire ?

J’avoue ma question est provocatrice ! Mais quand je lis les textes de lois je trouve qu’il n’y a pas de réelle obligation puisque l’employeur a le choix de faire ou de ne pas faire finalement ! Et si tous les employeurs décidaient de ne pas employer de travailleurs handicapés, que ce passerait-il ? Quand ils sous-traitent payent-ils la même chose que si le travail était fait par un employer lambda ? Les entreprises sont-elles prêtes et assez informer pour accueillir un travailleur handicapé ?

Je vous laisse sur ces quelques questions et vous invite à lire : « Voulez-vous de nous ? Quelle place dans la société pour les personnes en situation de handicap mental ? » de Julien PERFUMO. Vous y trouverez des réflexions intéressantes à ce sujet.

N’hésitez pas à me faire part de vos expériences, vos questions ou vos réponses à toutes ces petites questions que j’ai pu soulever.

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6 Comments

  1. Je découvre vos articles , vraiment intéressants , et très bien expliqués. Le monde du handicap a besoin d’un soutien et d’être mieux connu .
    Cordialement christou

  2. Pas facile que de travailler en milieu ordinaire lorsqu’on est travailleur handicapé! C’est mon cas et il faut se battre très souvent, seule, pour essayer de faire respecter ses droits. Est-ce que la société est vraiment prête? Je crois que non, pas tout à fait. Mais je me dis qu’il faut des pionniers pour défricher le terrain pour qu’à l’avenir les mentalités changent et que nous puissions tous travailler ensemble, valides et moins valides.
    Bravo pour vos articles qui posent les bonnes questions!
    Kosok

    • Merci ! Accéder au milieu ordinaire est une lutte au quotidien et ce dès le plus jeune âge ! Et oui la société n’est pas tout à fait prête à accepter le handicap, malheureusement… A nous de leur montrer que chacun mérite sa place dans cette société et qu’en n’acceptant pas cet Autre dit différent, ils passent à côté d’une belle expérience humaine !

      • GIRARD Christine
        à

        Merci pour ces réflexions, je suis la maman de Jérémy, 23 ans porteur d’une trisomie 21, et accueilli ds un foyer de vie, à notre grd regret. Notre but étant de le voir ds un milieu de travail en adéquation avec ses difficultés, car nous, ses parents et sa soeur (26 ans) sommes convaincus qu’il peut travailler ( à l’IMPRO, il faisait du conditionnement et il était épanoui, fier de ses réalisations) Ns ns sommes battus pr qu’il fasse des stages en milieu « ordinaire » mais sans succès, on nous faisait remarquer que c’était « lourd » ! Nous sommes parfois découragés .. comment faire ?
        .

        • Bonjour,
          Pour votre fils Jérémy, je vous conseille de demander une réorientation à la MDPH mais je pense que malheureusement vous allez devoir vous battre… Les places en ESAT se font rares et de ce fait on vous propose une solution « où il y a de la place » si je puis dire. Et Jérémy semble avoir été orienté de cette façon. Continuer à croire en lui et tant qu’il est en foyer de vie, demander aux professionnels de lui attribuer des tâches à responsabilités afin qu’il puisse continuer à maintenir ses acquis et son sens du travail ! Bonne continuation !

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